par Sylvain Veyrié
Dans le feuillage de son arbre,
Elle veille,
Lúthien Tinúviel.
Tous les rossignols
S'émerveillent
Sifflant dans la nuit, dans les ombres.
Ils crient "Tinúviel, Tinúviel !
Tu es triste,
Terriblement triste.
Ton sanglot est vaste
Et altruiste.
Pour toi nous chantons face au ciel !"
Elle les entend, elle pleure.
"Oh, merci !"
Dit-elle en son coeur.
"D'eux je suis la soeur.
Ô mère, si
J'étais oiseau, une des leur ?"
La Divine, reine de Doriath,
Répondit.
"Ô chair de ma chair
Ne sois pas amère.
Maladie
D'amour demande trop de hâte.
Patiente. Ton destin m'est obscur.
N'oublie pas :
J'ai su m'abaisser,
Mais sans y laisser
Mes appâts."
Vint le silence, sous les ramures.
Car les rossignols s'étaient tus
Dans le bois
Et la voix s'y était éteinte.
Elle sentit l'étreinte
De son choix.
Elle rit. "Lúthien est têtue,
Tout comme le roi et la reine."
A ce rire,
Les oiseau reprirent,
Sentant son plaisir.
Et de dire :
"Je m'en vais retrouver Beren !"